Moi Président,

 15 février 2017
 J.L. Clouet


Moi Président, je supprimerais le Régime Social des Indépendants qui étrangle les professions indépendantes et dont la gestion pitoyable est sans aucune mesure avec le service rendu. En confiant ce régime à l’URSAFF qui n’y était pas préparée, les professionnels se sont retrouvés plongés dans un univers kafkaïen sans aucune lisibilité ni visibilité sur leurs cotisations.

Moi Président, je redonnerais à la médecine ses lettres de noblesse, un art humain. En finir avec une gestion administrative et comptable. Redonner de l’amour, de l’empathie à la prise en charge des malades, du temps partagé, de la formation de qualité continue au fil des ans, de la collégialité.

Moi Président, je mettrais un terme au tiers payant généralisé obligatoire qui déresponsabilise les patients et les médecins qui ne savent plus et ne connaissent plus la valeur de l’acte médical.
Moi Président, je fusionnerais tous les services d’urgences pour faire comme nos voisins européens un vrai service de prise en charge régulé, pré-positionné de « paramedics ».
En finir avec les guerres fratricides et les redondances entre les rouges et les blancs. Revenir à ce que les citoyens comprennent que la prise en charge d’une urgence a un coût non négligeable. Facturer le déplacement en montagne, en mer aux personnes qui se mettent en danger sans se soucier de la valeur et des risques qu’ils font courir aux services de secours.

Moi Président, je revaloriserais de façon conséquente les honoraires/salaires des médecins libéraux/salariés. Ils choisiront leur mode de rémunération, au forfait ou à l’acte avec un suivi de leur activité et un engagement de service sur un mode gagnant/gagnant. Je donnerais un maximum de souplesse dans l’exercice quotidien.

Moi Président, je supprimerais les chambres disciplinaires ordinales et je donnerais des pouvoirs d’enquête aux Conseils départementaux dont le rôle ne serait pas purement et seulement administratif. J’en profiterais pour supprimer les Conseils régionaux qui n’ont pas prouvé leur grande efficience pour revenir à des comités régionaux de coordination.

Moi Président, je supprimerais le Conseil national qui deviendrait une chambre des présidents des conseillers départementaux. Les membres éliraient un président et un bureau pour 2 ans à l’instar de la chambre des notaires ou du barreau des avocats.
Les conseillers après l’âge de la retraite ne percevraient plus d’indemnités, mais le remboursement de leurs frais de déplacement. Seule la perte d’activité des médecins en exercice serait compensée à sa juste valeur, il n’y aurait plus le droit de se représenter à une élection ordinale après l’âge légal de la retraite.
Moi, Président, je modifierais la formation médicale initiale avec des entretiens de motivation, la création d’Ecoles de Médecine, le passage obligé de tous les médecins en formation par la Médecine Générale avec la possibilité de remplacer régulièrement dès la première année du troisième cycle et au minimum une semaine par trimestre.

Moi, Président, je créerais un service clinique de Médecine Générale. Une unité d’hospitalisation éclatée en petites unités réparties sur le territoire où chaque médecin généraliste pourrait hospitaliser ses patients qui nécessiteraient des explorations, des soins qui ne peuvent se faire à domicile. Ils pourraient les suivre, prendre
les décisions communes et harmoniser leur retour à domicile avec un service de suivi. Ils seraient bien sûr rémunérés pour ce service beaucoup moins onéreux qu’une hospitalisation.

Moi Président, j’obligerais les hôpitaux à une prise en charge la plus courte possible des malades pour leur transfert vers des services de soins plus légers, plus près de leurs proches et de leur domicile dans un cadre familial et de soins moins onéreux.
Les « petits » hôpitaux seraient transformés en centre d’accueil et de soins de suite où tous les médecins locaux pourraient intervenir.

Moi Président, j’engagerais un investissement massif et continu sur deux points particuliers de prise en charge : les crèches avec une adaptation souple et modulée de la petite enfance et à l’opposé le grand âge : dépendance, solitude, perte d’autonomie.

Moi, Président, je préparerais mon départ et je souhaiterais à mon successeur tout le plaisir et la joie que j’ai eu à représenter tous les confrères du département qui m’ont accordé leur confiance.

Docteur Jean-Louis CLOUET

jlclouet@orange.fr

jean-louis.clouet@medical44.apicrypt.org